Individuation Biologique
Responsables :
Cet axe tourne d’abord autour d’un examen critique des fondements conceptuels, théoriques etméthodologiques des sciences du vivant contemporaines. Après plusieurs décennies d’une biologie profondément influencée par son acception moléculaire, orientée par l’étude du gène, et par la synthèse moderne de la théorie de l’évolution par sélection naturelle, le problème de l’organisation biologique ressurgit aujourd’hui au niveau théorique. Nous sommes intéressés par la façon dont son maintien et sa dynamique, opèrent dans un univers de contraintes spatiales et temporelles toujours en mouvement. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’IHPST (Paris), l’université du pays basque (San Sebastian) et Tufts University (Boston).
Plus précisément notre travail est centré sur la relation entre l’organisation et l’individuation biologique,
autrement dit sur l’exigence de comprendre un système biologique comme résultat de son individuation, et non pas l’individuation comme une propriété de l’individu biologique. Cela implique par exemple qu’il faut penser en même temps la stabilité et la variation, la robustesse et la plasticité comme constitutives de l’organisation biologique. Cela exige de se placer dans un cadre où on ne peut plus penser de manière indépendante les contraintes développementales, évolutives et écologiques.
Ce travail a des conséquences philosophiques et métaphysiques qui entrent en résonnance avec les préoccupations d’autres membres du groupe Phiscivi. L’une d’entre elles est la question de la transition entre le physique et le biologique. Nous voulons interroger les limites entre l’un et l’autre dans un cadre qui suppose de penser le biologique comme une extension du physique, et non pas de chercher à réduire le biologique au physique. Cette notion d’extension est au cœur de notre réflexion. Elle suppose de
développer une approche constructive de la transition du physique au biologique, en décalage avec les
outils de la logique traditionnelle.