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Guillaume Lurson

Doctorant en Philosophie. Université Toulouse Jean-Jaurès, laboratoire ERRAPHIS.

 

guillaume.lurson@laposte.net

 

 

Sa thèse porte sur Ravaisson et le problème de la métaphysique.

 

Résumé :

Le plus souvent réduite au seul De l’habitude, l’œuvre de Ravaisson paraît oubliée par les études universitaires. De plus, elle est souvent étudiée au regard d’œuvres postérieures, ce qui conduit à l’insérer dans la tradition « spiritualiste » sans questionner plus avant la légitimité de cette catégorie. Quelle lecture proposer alors de cette œuvre ?

L’œuvre de Félix Ravaisson se fonde en premier lieu sur une lecture d’Aristote, qu’on pourrait qualifier d’hétérodoxe. Il ne suffit pas de constater la présence d’un certain aristotélisme de Ravaisson, encore faut-il envisager les conséquences de son usage comme de son interprétation. Ainsi, en dépit du travail minutieux mené dans l’Essai sur la métaphysique d’Aristote, et qui pourrait se présenter comme un commentaire classique de l’œuvre du stagirite, l’œuvre de Ravaisson semble proposer une véritable alternative non seulement à la philosophie d’Aristote, mais plus essentiellement à la conception de la métaphysique héritée de l’aristotélisme. Le « problème » de la métaphysique tient à ce que celle-ci se trouve écartelée entre la constitution d’une ontologie et le souci de distinguer l’étant le plus éminent dans l’échelle des êtres. Penser l’être en tant qu’être conduit-il nécessairement aux apories de l’onto-théo-logie ? De fait, constate Ravaisson, la métaphysique est toujours aux prises avec le risque d’un discours sur un être séparé. Cette séparation est d’ailleurs redoublée par les philosophies françaises et allemandes de la fin du XVIIIe siècle, et du début du XIXe siècle, dont Kant, les idéologues, ou Victor Cousin sont les plus éminents représentants.

Or, c’est justement ce présupposé initial que la philosophie de Ravaisson se propose d’interroger, en se demandant s’il faut consentir à la finitude de l’esprit, ou reconnaître qu’elle n’en constitue qu’une des modalités. Faut-il supprimer la métaphysique pour libérer la pensée, ou en varier le mode d’exercice ? Quelle métaphysique faut-il alors constituer ? Refuser la séparation de l’être et de la pensée, des phénomènes et des choses en soi, n’est-ce pas faire droit à une philosophie qui cherche à s’emparer de l’absolu ? Telles sont les interrogations qui parcourent l’œuvre de Ravaisson, qui sans cesse se demande s’il faut penser avec, ou contre, la métaphysique héritée d’Aristote.

 

 

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